Notes de lecture. Alexander Schmemann, Vous tous qui avez soif. Entretiens spirituels
Mise en ligne de La rédaction, le 22 janvier 2011.
Après avoir lu les entretiens spirituels du père Alexandre Schmemann (1921-1983), je comprends mieux ce qu’écrivait Soljénitsyne dans une lettre à son ami Nikita Struve : « Cela faisait longtemps qu’avec un grand plaisir spirituel j’écoutais sur Radio Liberty […] les prédications du “docteur en philosophie, le père Alexandre” (prédications diffusées à l’intention des auditeurs d’URSS), et je m’étonnais à quel point son art de prédicateur était authentique, actuel et élevé : pas une seule fausse note, pas une once d’emphase, aucune vaine concession aux contraintes du genre, au rituel, quand l’auditeur commence à éprouver un sentiment de gêne, voire de honte vis-à-vis du prédicateur ou de soi-même, toujours une pensée forte et profonde, un sentiment profond ».
Notes de lecture. William D. Gairdner, The Trouble with Canada… Still – A Citizen Speaks Out
Mise en ligne de La rédaction, le 21 janvier 2011.
Auteur bien connu dans le monde anglophone, collaborateur à la revue Égards, William Gairdner est considéré comme un des principaux artisans du renouveau de la pensée conservatrice au Canada. Il compte à son actif une douzaine d’ouvrages, les plus connus étant The Book of Absolutes – A Critique of Relativism and a Defense of Universals (2009), The Trouble with Democracy (2001) et The War Against the Family – A Parent Speaks Out (1992). En 1990, il a publié The Trouble with Canada, livre qui a fortement contribué à remettre en question les grands « acquis » du règne de Pierre Elliott Trudeau, notamment le multiculturalisme, l’immigration « ouverte » (entendre « anarchique »), les politiques d’aide sociale, l’étatisation intégrale des soins de santé et la valorisation de modèles familiaux éclatés, purement subjectifs.
Notes de lecture. Hans Küng, Mémoires, tome II, Une vérité contestée
Mise en ligne de La rédaction, le 21 janvier 2011.
Hans Küng vient de publier le deuxième tome de ses Mémoires, qui s’étend de 1968 à 1981. Cette brique de 731 pages, éditée conjointement par Novalis et les Éditions du Cerf, ne s’enfarge pas dans les fleurs du tapis. Avec en sous-titre Une vérité contestée, Küng annonce froidement dès le début que son Église l’a maltraité et que le Vatican lui a fait subir les pires injustices.
Notes de lecture. Jean Madiran, Chroniques sous Benoît XVI
Mise en ligne de La rédaction, le 21 janvier 2011.
(…) Dans son combat pour la transmission de la foi aux enfants selon la piété traditionnelle – et contre une « religion choisie » (p. 352-353) pour les adultes prônée par l’ancien directeur religieux de la Croix, Michel Kubler (« la religion MK ») –, Jean Madiran déplore qu’il n’y ait toujours pas de catéchisme dans les diocèses de France pour les enfants baptisés, alors que les évêques devaient en rédiger un en se basant sur le CEC et son Compendium : il touche encore là à une question urgente et primordiale pour l’avenir du christianisme en France et en Occident. Il insiste, en citant Mgr Lusseau, pour que le catéchisme soit enseigné avec le même sérieux que les cours profanes de grammaire et de mathématiques (p. 92) : on en est hélas bien loin actuellement !
Notes de lecture. Goulven Madec, Portrait de saint Augustin
Mise en ligne de La rédaction, le 21 janvier 2011.
(…) C’est par son offrande que sainte Thérèse de Lisieux fut digne d’être théologienne. C’est par son humilité que saint Thomas d’Aquin fut digne d’être théologien. C’est par la richesse de ses haillons que le Poverello fut digne d’être théologien. Désolé pour les carriéristes : connaître le Christ – l’Amour crucifié ! – c’est lui appartenir et non le coucher au divan suspect de la psychanalyse ou le suspendre au théâtre d’une sèche dialectique. Toute christologie affirmée doit être doxologique et, par conséquent, scandaleuse à la face de l’Aufklärung sans préjugés.
Chroniques du bas-empire européen XII. Jeunisme, révolte et ringardise — Sur la réforme du système de retraite français
Mise en ligne de La rédaction, le 21 janvier 2011.
Née dans le meurtre et la profanation, dotée d’un orgueil sans limites, à intervalles réguliers la République française se dévore ou se suicide. Et à chacune de ces grandes étapes d’accomplissement et de révélation, le ridicule se mêle intimement à la tragédie, la honte à la grandiloquence.
Que signifie être de droite ? En marge de l’œuvre de Thomas Molnar
Mise en ligne de La rédaction, le 21 janvier 2011.
(…) Depuis quelques mois, on parle beaucoup de la droite. Le Réseau Liberté-Québec d’Éric Duhaime et de Joanne Marcotte ou le projet hypothétique et claudicant de l’ancien ministre péquiste François Legault ont soulevé de « nombreux commentaires », selon la formule consacrée. La droite aurait-elle de nouveau droit de cité chez nous ? Jusqu’à un certain point seulement. Les « conservateurs sociaux », comme on les appelle au Canada anglais, restent exclus. Mais ceux affublés, à tort ou à raison, de cette étiquette s’indigneraient inutilement d’une telle proscription puisqu’elle cadre avec la situation générale du Québec et reflète une réalité sociale et politique hyperséculariste que l’on nierait en vain.
Un monde parodisiaque V
Mise en ligne de La rédaction, le 21 janvier 2011.
(…) Pour une école de contact
L’école ressemble chaque jour davantage à un standard téléphonique désaffecté : tout le monde décroche et il y a de plus en plus d’abonnés absents. C’est le cas de près d’un tiers des élèves du secondaire et d’une part croissante de leurs enseignants, surtout parmi les plus jeunes. Ils seraient de 17 à 40 % à rendre leur tablier selon les commissions scolaires, d’après une doctorante de l’Université de Sherbrooke. C’est qu’ils souffrent d’un déficit du « sentiment d’efficacité personnelle », ce qui, au premier abord, semble bien compréhensible. Cependant, précise la chercheuse, leurs compétences ne sont pas en cause, pas plus que les méthodes absurdes qui leur sont fournies craie en main.
Le dialogue interreligieux a-t-il toujours une âme ? (Première partie)
Mise en ligne de La rédaction, le 20 janvier 2011.
« En toute nation, Dieu tient pour agréable quiconque Le craint et pratique la justice » (Ac 10, 35). Dans ce cas éminent, enseigné par la Révélation elle-même, le dialogue semble possible, voire même fructueux. Il sera facile, par le dialogue, de trouver des préambules à la foi (preambula fidei), de concert avec la loi naturelle reconnue par les hommes de bonne volonté appartenant à ladite nation, afin de tracer un chemin d’entente.
Jean-François Lisée ou la défense du modèle Québécois
Mise en ligne de La rédaction, le 20 janvier 2011.
Dans Economics, un ouvrage d’introduction à la science économique lu par des milliers d’étudiants de l’après-guerre, le professeur Paul Samuelson soutenait que l’Union soviétique était « une preuve vivante que, contrairement à ce que beaucoup de sceptiques ont cru par le passé, une économie planifiée d’inspiration socialiste peut fonctionner et même prospérer ». Cette phrase apparaît jusque dans l’édition de 1989 – l’année de l’implosion du système soviétique ! Quelques années auparavant, plus de 300 professeurs britanniques de science économique avaient fait paraître dans le London Times une lettre ouverte adressée au premier ministre Margaret Thatcher soutenant que ses politiques étaient vouées à l’échec. Pourtant, lors de l’élection qui l’a mené au pouvoir peu après, le chef travailliste Tony Blair annonçait que son parti poursuivrait les réformes économiques de Thatcher. Cela montre que la réalité et ce que les professeurs en disent sont parfois deux choses très différentes.