À la pointe du calame. Rien de grave

Mise en ligne de La rédaction, le 10 juillet 2017.

par Patrick Dionne

[ EXTRAITS DU NUMÉRO 54/JUIN-AOÛT 2017]

La Muse Thalie

La Muse Thalie

INEXTRICABLE

Je possède ici un chien nommé Biribi, qui fait notre joie; si la fantaisie lui prenait de se faire seller et brider pour me porter à la campagne, je serais aussi peu content de lui que je le serais du cheval anglais de ton frère, s’il imaginait de sauter sur mes genoux ou de prendre le café avec moi. »

Joseph de Maistre

(à sa fille Constance)

Par un beau, un clair jour d’été
Aux couleurs de l’éternité,
Je buvais un vin frais d’Alsace
Tranquillement, sur la terrasse,
Quand surgit devant moi, soudain,
Un être d’aspect… incertain.

J’interrogeai mon vieil ami,
Lui offrit un autre demi :
« – Dirais-tu que c’est un monsieur?
– Toute une question… bon Dieu!
– … À moins que ce soit une dame?
– Jamais vu pareil amalgame…

– Comment diable s’y retrouver?
– Un coup devrait nous raviver.
– Ha !… Elle m’a l’air bien virile…
– Je connais un gars qui s’épile…
– Mais le pantalon ajusté?
– Hum… Au moins un décolleté…

– Une barbe ! C’est un indice.
– Je te jure qu’elle est factice.
– Et cette voix de canari…
– Et cet accoutrement fleuri…
– Il est de genre féminin…
– Pas si vite : ‘‘il’’, c’est masculin…»

Nous restâmes dans les ténèbres
– Qui peut déchiffrer cet algèbre –
Stupéfaits, oh oui! que le sexe
Soit devenu chose complexe,
Vidant nos verres avec zèle,
Tout joyeux, pensant à nos belles.
(…)

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