Notes de lecture. Karl Kraus, Pro domo et mundo. Aphorismes et réflexions II

Mise en ligne de La rédaction, le 22 mars 2018.

Karl Kraus, Pro domo et mundo. Aphorismes et réflexions II, , traduction de l’allemand et préface de Pierre Deshusses, Paris, Éditions Payot et Rivages, 2015.

par André Désilets

[ EXTRAITS DU NUMÉRO 56/FÉVRIER-AVRIL 2018]

Karl Kraus

Karl Kraus

C’est Patrick Dionne qui m’a signalé (et je l’en remercie) cet ouvrage de Karl Kraus (1874-1936), un auteur autrichien particulièrement courageux, «le maître de la raillerie empoisonnée», dira Stefan Zweig, qui aborde tour à tour, en sept chapitres, des questions qui n’ont rien perdu de leur actualité:

I. De la femme, de la morale;
II. De la société;
III. Des journalistes, esthètes, hommes politiques, psychologues, imbéciles et érudits; psychologues, imbéciles et érudits;
IV. De l’artiste;
V. De deux villes;
VI. Vues et imprévus;
VII. Pro domo et mundo.

Avec Karl Kraus, il ne s’agit pas d’être sympathique, de plaire ou de rassurer le lecteur, mais d’attaquer sans ménagement l’hypocrisie, la corruption, le pharisaïsme, la soumission, le conformisme des médias et des systèmes de communication moderne. Notre auteur cite à ce propos Alexandre Dumas fils, qui avait donné comme réponse à la question «Où allons-nous? »: «À la prostitution universelle»! Et ce, grâce au libéralisme, déclare Kraus, «un ennemi d’autant plus dangereux qu’il s’avance masqué». Car «le mal, selon lui, ne prospère jamais autant que lorsqu’il y a devant lui un idéal». Le philosophe Jacques Bouveresse ajoute que, corrélativement, «l’idéalisme ne prospère jamais autant que lorsqu’on a besoin d’une façade irréprochable pour dissimuler des maux que l’on préfère ne pas voir».
(…)

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