Un mot du directeur
Mise en ligne de La rédaction, le 27 avril 2012.
27 avril 2012
Chers amis d’Égards,
Le no 35 d’Égards vient de paraître. Je crois qu’il est riche de pensées, de pressentiments, de ferveur, avec un cardinal Daniélou de Benoît Lemaire et un Gustave Thibon de Patrick Dionne. On y trouve aussi un hommage très éloquent de Gary Caldwell à la famille Lavallée et au travail de la Coalition pour la liberté en éducation et de l’Association des parents catholiques du Québec.
L’influence de la revue Égards apparaît sans doute assez modeste (une présence médiatique discrète, le silence hostile d’une partie de ceux qui nous connaissent et l’indifférence et l’incuriosité des autres), mais nous avons confiance aux germes semés ici et là. Au fond, nous travaillons à l’édification d’une culture chrétienne, dégagée de tout cléricalisme, aussi éloignée du vieux provincialisme canadien-français que de la dissolution libérale. Notre œuvre en est une d’invention, de création, d’attention et de recueillement, à la frontière de l’histoire et de la métaphysique. Sommes-nous utiles ? Nous en sommes persuadés ! Et nous espérons même l’être de plus en plus, dans l’ordre de la clarification et de la définition, au cours des années à venir
L’actualité le confirme chaque jour, la place de la religion dans la cité hante nos concitoyens. Tous nos « terribles simplificateurs », des libertariens à droite jusqu’aux membres du Mouvement laïque québécois à gauche, voudraient éradiquer le nom de Dieu de la place publique. Quant aux catholiques, sauf exception, ils se taisent, peut-être parce qu’ils ne savent pas quoi dire ou penser. Comprennent-ils à quel point le politique et le religieux dépendent l’un de l’autre pour rester eux-mêmes ? Soupçonnent-ils que, pour conserver son intégrité, sa nature proprement politique, sa finalité même, l’État a besoin d’une autorité spirituelle qui le limite dans ses ambitions démiurgiques ? « L’Église et l’État, écrivait Orestes Brownson, sont séparés sans doute en tant que gouvernements, mais les principes sur lesquels l’État repose ont leur source dans l’ordre spirituel et ne peuvent être isolés de la religion qui les révèle ou les affirme. » Cette riche et périlleuse dialectique du politique et du religieux sera le leitmotiv des prochains numéros de notre revue.
Pour mener à bien ce grand débrouillage des relations du spirituel et du temporel, nous avons toutefois – et plus que jamais – besoin de l’encouragement de nos lecteurs et du public. Nous ne demandons pas la charité, mais un effort, un engagement, une adhésion de votre part. Concrètement, nous souhaitons qu’à la mesure de vos moyens, vous promouviez les ventes d’Égards. Cela peut se faire en s’abonnant soi-même (ou en se réabonnant), en abonnant un ami qui s’intéresse à la pensée conservatrice, en demandant à sa bibliothèque municipale de s’abonner (ou à son cégep ou à son université), en achetant d’anciens numéros, ou par quelque autre initiative que vous jugerez prometteuse ou féconde…
Nous vous remercions d’avance de votre appui et de votre collaboration,
Jean Renaud, directeur
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