Notes de lecture. Yvan Lamonde, La modernité au Québec. La crise de l’homme et de l’esprit, 1929-1939
Mise en ligne de La rédaction, le 22 juillet 2012.
Yvan Lamonde, La modernité au Québec. La crise de l’homme et de l’esprit, 1929-1939, Montréal, Fides, 2011
par Jean Gould
[ EXTRAITS DU NUMÉRO 36 / ÉTÉ 2012 ]
Yvan Lamonde est un historien savant et érudit qui a consacré toute son œuvre à l’histoire des idées au Québec. Ses travaux ont surtout porté sur le XIXe siècle. De son premier livre, qui traite de l’enseignement de la philosophie dans les collèges classiques, à ses études sur les Dessaulles et l’Institut canadien, il a mis en lumière la dialectique entre l’ultramontanisme et le libéralisme : le Canada français n’a pas été un bloc idéologique monolithique.
La modernité au Québec est le troisième volume d’une série dont les deux premiers ont été publiés sous le titre Histoire sociale des idées, qui débute en 1760. La crise économique des années 1930 est un moment de rupture, « crise de l’homme et de l’esprit », celle d’une jeunesse canadienne-française, nationaliste et catholique, sur fond de critique du libéralisme économique et politique. Le monde bourgeois est « sans âme », « niant les vraies valeurs », la nation est « désaxée », elle témoigne « d’une misère avant tout spirituelle». André Laurendeau, figure intellectuelle des années 1950 qui a incarné par sa participation aux Jeunes-Canada un nouvel élan du nationalisme, est désigné comme cheville ouvrière et comme l’exemple le plus achevé de ce questionnement, qui peut être interprété comme une mutation de la pensée nationaliste. Cette crise « multidimensionnelle » touche tant la philosophie, le catholicisme, la pensée nationale, la pensée sociale que la politique et est exacerbée par la crise financière. Nous pourrions mettre en relief de façon très schématique quatre moments clefs de ce bouillonnement.
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