Notes de lecture. Mathieu Bock-Côté, Exercices politiques
Mise en ligne de La rédaction, le 16 février 2014.
Notes de lecture. Mathieu Bock-Côté, Exercices politiques, Montréal, VLB éditeur, 2013. par Richard Décarie
[ EXTRAITS DU NUMÉRO 42 / HIVER 2013-2014 ]
Dans Fin de cycle, son livre précédent, Mathieu Bock-Côté affirmait que, sur le plan identitaire, le nationalisme conservateur québécois veut contrer le multiculturalisme «qui s’est retourné principalement contre la majorité historique québécoise». Il poursuit ici sa réflexion, sous la forme de brèves chroniques.
Le Canada d’avant 1982
Avant 1982, le régime politique canadien – né de l’Acte de l’Amérique du Nord britannique (Loi constitutionnelle de 1867) – est demeuré une monarchie constitutionnelle, le Canada s’étant d’abord créé face au républicanisme américain en accordant une reconnaissance constitutionnelle au Canada français. Le Canada s’est établi comme société conservatrice, composée de monarchistes chassés des États-Unis par la révolution américaine, de catholiques canadiens-français du Québec et d’autochtones du Canada et des États-Unis. Le deuxième Acte de l’Amérique du Nord britannique de 1949, qui fut voté par le Parlement britannique, a accordé au Parlement du Canada d’importants pouvoirs pour amender la constitution avec l’acceptation de toutes les provinces, en particulier le Québec.
Le choc démographique de l’après-Deuxième Guerre mondiale qui a bouleversé tout l’Occident, a provoqué, au Québec, ce qu’on appelle la Révolution tranquille, modifiant en profondeur la politique fédérale canadienne, notamment par l’éveil d’un nationalisme de gauche tant à Ottawa (avec Pierre Elliot Trudeau) qu’à Québec (avec le Parti Québécois). Le mouvement nationaliste québécois s’est davantage développé sur le modèle républicain français, en réaction au nationalisme canadien. Le rapatriement unilatéral de la constitution canadienne – sans l’accord du Québec – a entraîné la proclamation de la loi constitutionnelle de 1982 par la reine Élizabeth II, lors d’une de ses visites au Canada. Dès lors les recours auprès de Londres des «sujets de la Couronne britannique» demeurant au Québec, étaient définitivement compromis.
L’enchâssement de la Charte des droits et libertés dans la constitution – assujettissant les lois à un examen judiciaire – violait la tradition britannique et canadienne de la souveraineté du Parlement.
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