Notes de lecture. Juan Donoso Cortès, Théologie de l’histoire et crise de civilisation
Mise en ligne de La rédaction, le 4 décembre 2014.
Juan Donoso Cortès, Théologie de l’histoire et crise de civilisation, introduction, textes choisis et bibliographie d’Arnaud Imatz, Paris, Cerf, 2014.
par Matthieu Lenoir
[ EXTRAITS DU NUMÉRO 45 / AUTOMNE-HIVER 2014 ]
«Vous savez ce que c’est que la révolution? C’est le dernier terme auquel est parvenu l’orgueil». Cette célèbre pensée de Juan Donoso Cortès symbolise toute une oeuvre qu’éclaire un peu plus, pour le public francophone, la récente parution d’un ouvrage rassemblant textes et analyses.
Ce travail fera date. Non seulement il livre des pages remarquables du marquis de Valdegamas, connues telle l’éblouissante lettre au cardinal Fornari, mais il en révèle d’autres, méconnues outre-Pyrénées ou outre-Atlantique, tel le discours sur la dictature ou celui sur la situation en Europe, prononcés au milieu du XIXe siècle dans les enceintes parlementaires espagnoles.
Auparavant, une remarquable introduction d’Arnaud Imatz, véritable monographie didactique, contextualise le parcours de celui qui fut responsable politique, diplomate, élu, au service d’une Espagne impériale sur la longue route de sa déchéance, à la fois creuset intellectuel historique et imbroglio politique inextricable. Au demeurant Donoso Cortès, nous montre Arnaud Imatz, incarne par son parcours politique et intellectuel, qui s’amorce dans le libéralisme et s’épanouit dans la «spiritualité appliquée» d’un conservatisme transcendant son époque, tout l’effort que l’homme moderne se doit d’accomplir pour relier (re-lier) enfin son cœur et sa raison, sa foi et son action sociale. Un travail herculéen pour s’extraire de l’aporie moderniste, rationaliste, matérialiste, égotique et, dans le plus desséché sens du terme, humaniste.
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