Débats et polémiques. Le «nous» identitaire: De Sainte-Edwidge au point de vue de Sirius
Mise en ligne de La rédaction, le 5 mars 2015.
[ EXTRAITS DU NUMÉRO 46 / FÉVRIER-AVRIL HIVER 2015 ]
par Gary Caldwell
Au cours de l’été 2014, Égards a publié une étude intitulée «De la résistance à l’espoir: le canton de Sainte-Edwidge-de-Clifton». J’y proposais un plaidoyer en faveur du maintien d’un «nous» edwidgeois. Au même moment, paraissait, dans la revue L’Inconvénient, un article de Mathieu Bélisle, «L’Énigme de l’identité», reproduit partiellement dans Le Devoir du 2 septembre 2014 sous le titre «Peut-on encore dire “nous”?». Curieusement, les deux textes figurent respectivement sur la page frontispice des deux revues, chacune coiffée d’une illustration pertinente: un babouin à côté de deux humains en déconfiture pour L’Inconvénient; une croix de chemin en granit pour Égards. Comme cette conjoncture heuristique, dans le petit monde des revues d’idées du Québec, a pu échapper à l’attention d’Antoine Robitaille, éditorialiste et responsable de la série «Des idées en revues» au Devoir, je me permets de commenter le texte de Bélisle et le livre de Vincent Descombes, Les Embarras de l’identité (Paris, Gallimard, 2013), dont il s’inspire, et de juger de la nature et de la pertinence de la réflexion de ces deux auteurs.
Le propos de Mathieu Bélisle traduit, sur le plan identitaire, la pensée libérale caractéristique de nos sociétés modernes. L’homme moderne serait affranchi du «nous»; il serait donc apte à choisir lui-même, par un acte de volonté, son «identité» et n’aurait nullement besoin d’un «nous» prédéterminé. Son «nous» est de son cru et il peut le façonner et le redéfinir à son gré.
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