Le siècle, les hommes, les idées. La grande pitié des églises du Québec
Mise en ligne de La rédaction, le 5 mars 2015.
par Luc Gagnon
[ EXTRAITS DU NUMÉRO 46 / FÉVRIER-AVRIL HIVER 2015 ]
Il n’y a pas eu de messe dans la nuit de Noël à la cathédrale de Rimouski en cette triste année 2014, triste sûrement pour les diocésains rimouskois, mais également pour tous les fidèles catholiques québécois. Cela marque une nouvelle étape de l’apostasie tranquille: pour la première fois dans l’histoire du Québec, une cathédrale est menacée de fermeture pure et simple. Et pas n’importe quelle cathédrale! Celle qui fut autrefois illustrée par le grand évêque ultramontain, Georges Courchesne, et qui surplombe majestueusement le golfe du Saint-Laurent, affirmant la prééminence de la vie spirituelle dans une modeste ville de province. Quelle tristesse serait-ce de voir Rimouski sans sa cathédrale!
Hélas, les vandales ecclésiastiques québécois ont déjà saccagé son aménagement intérieur lors de la glorieuse époque de «rénovation» liturgique des années 1960, que l’on appelle justement aux États-Unis la «wreckovation». L’intérieur des principaux bâtiments religieux de Rimouski a aussi été victime des démolisseurs modernistes et fonctionnalistes : le couvent des ursulines, devenu l’UQAR, et le séminaire, devenu le Cégep de Rimouski, ont subi le même traitement de choc sans que personne ne proteste, surtout pas les évêques, qui ont été les chefs de la démolition. Ils affirment continuellement que leur mission n’est pas de sauver le patrimoine, mais de promouvoir l’Évangile. Est-il vraiment mieux prêché et pratiqué aujourd’hui qu’à l’époque «triomphaliste» de Mgr Courchesne, évêque conservateur, mais également bâtisseur?
Laissez-moi en douter devant l’anémie de la pratique religieuse, des vocations religieuses et sacerdotales, et à la suite de l’abolition des écoles catholiques et de l’enseignement religieux.
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