Les rapports entre la morale et le droit dans le libéralisme et le conservatisme
Mise en ligne de La rédaction, le 19 septembre 2015.
par Roger Scruton
[ EXTRAITS DU NUMÉRO 48 / AOÛT-OCTOBRE 2015 ]
Professeur, philosophe, romancier, musicien (il est l’auteur de deux opéras), critique littéraire, et chroniqueur au New Spectator, l’écrivain britannique Roger Scruton a enseigné à Londres et à Boston et a écrit plus d’une vingtaine d’ouvrages, dont On Hunting, The Meaning of Conservatism, The West and the Rest et An Intelligent Person’s Guide to Modern Culture.
Richard Bastien
Nous, citoyens des démocraties occidentales, sommes fiers de nos traditions libérales. Nos systèmes juridiques, affirmons-nous, sont authentiquement libéraux puisqu’ils permettent tout sauf ce qu’ils interdisent expressément, et n’interdisent que ce qui compromet une société libre. Nos philosophes sont allés plus loin encore. John Locke dans ses Lettres sur la tolérance, John Stuart Mill dans De la liberté, H.L.A. Hart dans Law, Liberty and Morality – tous ont privilégié l’axiome libéral, à savoir que l’objet du droit est, non pas de limiter la liberté, mais de la soutenir. Si nous interdisons certaines choses, c’est qu’elles mettent en péril l’ordre libéral et, conformément à la distinction établie par John Locke, relèvent non pas de la liberté, mais de la licence. L’État libéral est celui qui offre les mêmes libertés à tous ses citoyens et qui tente de les accroître tant qu’elles demeurent compatibles avec l’octroi de libertés égales pour tous. Il peut interdire les actes qui entravent les libertés du citoyen, mais non ceux qui ne limitent pas ses libertés ou qui ne lui causent aucun préjudice.
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