Sören Kierkegaard: vox clamantis in deserto
Mise en ligne de La rédaction, le 19 septembre 2015.
par André Désilets
[ EXTRAITS DU NUMÉRO 48 / AOÛT-OCTOBRE 2015 ]
Insupportable aux chrétiens, refusée aux non-chrétiens, qui donc enfin cette oeuvre concerne-t-elle?
Jeanne Hersch
Sören Aabye Kierkegaard (1813-1855) n’est pas un philosophe au sens académique du terme, un professor publicus ordinarius ou un «faiseur de cours», mais un esprit religieux et passionné, un penseur existentiel qui, à l’instar de Pascal, n’approuve que «ceux qui cherchent en gémissant», et qui, du même coup, franchissent le cap des idées toutes faites, celles qui nous font accroire, par exemple, que la Démocratie couvre tous les aspects de la vie et que nous devons avoir foi en la collectivité rédemptrice (c’est-à-dire en nous-mêmes) puisque, depuis la Renaissance, répètent nos bonzes de la philosophie, le salut naît du savoir et de l’Histoire, cette idée étant renforcée au XIXe siècle par toutes les idolâtries aveugles à l’égard du concept et du progrès, issues d’optimismes à la Leibniz et à la Hegel. Le XIXe siècle n’est-il pas celui de la déchristianisation des masses… et des chrétiens eux-mêmes?
(…)
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