Notes de lecture. Jean-Marie Lebel, La Paroisse Notre-Dame de Québec. Ses curés et leurs époques
Mise en ligne de La rédaction, le 19 septembre 2015.
Jean-Marie Lebel, La Paroisse Notre-Dame de Québec. Ses curés et leurs époques, Québec, Septentrion, 2014.
par Luc Gagnon
[ EXTRAITS DU NUMÉRO 48 / AOÛT-OCTOBRE 2015 ]
Cette monographie historique, qui se situe entre l’album souvenir et l’étude savante, fait partie d’un élégant coffret de cinq volumes de grand format lancés à l’occasion du 350e anniversaire de la paroisse Notre-Dame de Québec, plus vieille paroisse catholique de l’Amérique du Nord. Les quatre autres livres de l’ouvrage, dirigé par l’historien Jean-Marie Lebel, traitent de l’architecture de la basilique-cathédrale, de ses vitraux, de ses origines depuis l’arrivée des premiers Récollets à Québec en 1615 jusqu’à sa fondation en 1664 par Mgr de Laval, et de son admirable desserte Notre-Dame-des-Victoires sur la place Royale. Cette œuvre imposante, et magnifiquement illustrée par le photographe Daniel Abel, constitue la première étude complète de cette institution fondatrice de la Nouvelle-France. Quelques brochures avaient été publiées il y a de nombreuses années sur la paroisse Notre-Dame (en 1923, 1947 et 1955) et on ne s’entendait même pas sur la liste exacte de ses curés. La Porte Sainte accordée à la basilique-cathédrale en 2014 par le Saint-Siège à l’occasion de ce grand anniversaire a révélé l’importance de cette institution sous-estimée et parfois méprisée. Le Séminaire de Québec a été au contraire fort bien étudié, entre autres par l’abbé Noël Baillargeon qui lui a consacré une monographie universitaire en trois volumes (parus en 1972, 1977 et 1981).
Cette étude met en valeur le rôle essentiel qu’a joué la paroisse Notre-Dame dans l’évolution religieuse de la Nouvelle-France et du Canada des origines jusqu’à nos jours. L’auteur la situe bien face à d’autres institutions importantes comme le Séminaire de Québec, fondé également par Mgr de Laval en 1663, le diocèse de Québec, érigé en 1674, le chapitre du diocèse, créé en 1684, sans oublier le Petit Séminaire de Québec, fondé en 1668, le Collège des Jésuites, fondé en 1635, et plus tard l’Université Laval et sa Faculté de théologie, née au sein du Séminaire de Québec en 1854. C’est tout un microcosme, qui se situe dans un faible périmètre autour de l’église paroissiale, fort intéressant à observer et où les luttes sont souvent féroces, malgré ce que l’on pourrait croire, et dont dépend l’avenir de cette colonie fragile réunie par son saint pasteur qui dirigera le diocèse de 1659, alors vicariat apostolique, jusqu’en 1685, date de sa démission à titre d’évêque, et même jusqu’à sa mort à Québec en 1708. La proximité et la perméabilité entre ces institutions vont générer des conflits. Souvent, le supérieur du Séminaire va occuper la fonction de curé de la cathédrale et celle de doyen du chapitre, surtout au début, et il deviendra parfois l’évêque du diocèse. C’est une histoire fascinante que présente avec pédagogie Jean-Marie Lebel.
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