Égards

Christoph Schönborn, Apprendre Jésus. À l’école de la joie, traduit de l’allemand par Monique Guisse, Paris, Cerf, 2014.

par Benoît Miller

[ EXTRAITS DU NUMÉRO 48 / AOÛT-OCTOBRE 2015 ]

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Christoph Schönborn

Le livre pastoral de Mgr Schönborn relate la rencontre de deux personnes: le Maître qui se manifeste et l’élève qui s’interroge. L’enseignement du premier est fulgurant et certain: il vient de cette brise que le prophète Élie a entendue à l’Horeb. L’écoute du second est aussi véhémente que stupéfaite: elle vibre de ces mystères qui atteignent le feu de l’âme humaine en tous les temps du monde. Le Maître est Parole, et Parole créatrice: «Suis-moi!» L’élève est celui qui, sans heurt à sa liberté, reçoit le don de la foi: «Rabbi, où demeures-tu?»

Le cardinal-archevêque de Vienne nous parle de l’école de Jésus. Et quelle école! À cette école, c’est le Chemin qui révèle le Chemin, la Vérité qui révèle la Vérité, la Vie qui révèle la Vie. C’est la Grâce qui donne la Grâce, le Salut qui donne le Salut, l’Éternité qui donne l’Éternité. C’est la Prière qui enseigne la Prière, l’Amour qui enseigne l’Amour, la Sainteté qui enseigne la Sainteté. C’est le Crucifié qui annonce le Crucifié, le Royaume qui annonce le Royaume, le Christ qui annonce le Christ. C’est l’enseignant qui est l’enseignement. C’est le messager qui est le message. Le rabbin américain Jacob Neusner, que cite l’auteur, dit brillamment ce que Jésus de Nazareth ajoute aux Écritures: rien d’autre que lui-même.

L’école de Jésus est école de vie, de joie et de prière jusqu’à ce que l’élève soit aussi, par le témoignage de sa foi, un enseignant qui demeure toujours l’élève du Christ. Comme l’auteur nous le signale: «on n’en sort jamais». Du moins, en ce qui concerne le vrai disciple.
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