Notes de lecture. Josef Pieper, De la fin des temps
Mise en ligne de La rédaction, le 19 décembre 2015.
Josef Pieper, De la fin des temps, suivi de Espérance et histoire, traduit de l’allemand par Jean Granier, avec la collaboration de Anne-Sophie Gache, Paris, Ad Solem, 2013.
par Benoît Miller
[ EXTRAITS DU NUMÉRO 49/NOVEMBRE 2015-JANVIER 2016 ]
La verve polémique de Louis-Ferdinand Céline au sujet du futur n’aurait pas déplu à Josef Pieper: «Celui qui parle de l’avenir est un coquin […]. Invoquer sa postérité, c’est faire un discours aux asticots.» Bien que le philosophe de l’histoire ait l’avenir pour objetde connaissance, il n’est pas pour autant un devin, un utopiste ou un futurologue: il ne raboudine pas une pensée prospective sur l’appui de statistiques, de tendances ou de fictions. Il ne s’agit pas pour lui de cerner l’avenir à la lumière du présent, mais de comprendre le sens des événements au regard de ce qui est ultime: la fin révélée des temps. L’intelligence philosophique de l’histoire ne s’effectue qu’»en vertu d’un credere» (p. 39). Contre les courants actuels, Josef Pieper pose le lien traditionnel et culturel entre la philosophie et la théologie (credo ut intelligam): «un acte de philosopher qui persisterait à rester “purement philosophique”serait infidèle à lui-même et cesserait même d’être philosophique» (p. 10). Lien inextirpable: c’est le Verbe qui autorise la philosophie; c’est le reniement du Verbe qui l’éclipse.
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