Égards

Thomas More, La Tristesse du Christ, introduction et commentaires de Jacques Mulliez et Xavier de Bengy, postface de Xavier de Bengy, Bruyères-le-Châtel, Nouvelle Cité, 2016.

par André Désilets

[ EXTRAITS DU NUMÉRO 55/NOVEMBRE 2017-JANVIER 2018]

Dans un monde qui se détourne de plus en plus de l’Église catholique comme si les jeux mondains et le savoir pouvaient la remplacer, voici le dernier ouvrage inachevé de Thomas More (1478-1535) commenté par deux laïcs de notre temps qui n’ont pas hésité à plonger dans l’étude d’une œuvre extraordinairement riche, une œuvre où la droiture, le service et la fidélité prennent appui sur le Christ, les Saintes Écritures et les Pères de l’Église.

Pour le bénéfice du lecteur, rappelons avec les commentateurs de ce livre que Thomas More était marié, avocat et ami intime d’Érasme, dit le «prince des humanistes», avant d’être appelé à occuper plusieurs postes prestigieux: ministre des finances, président de la Chambre des Communes et chancelier du royaume d’Angleterre. Puis, ayant été blâmé pour s’être opposé à la mainmise du roi Henry VIII sur l’Église d’Angleterre, c’est-à-dire pour avoir refusé la confusion du temporel et du spirituel, il fut condamné à mort, emprisonné, et, après avoir récité le Miserere et embrassé le bourreau, décapité le 6 juillet 1535.

Précisons d’abord que la «dignité inaliénable de la conscience» chez Thomas More vient de ce que les hommes ont été créés à l’image de Dieu : c’est ce qui fonde d’ailleurs une fraternité qui ne résulte pas de ces institutions politiques qui s’efforcent de remplacer le frère par le camarade, le concitoyen, le compatriote… ou le contribuable! Le regretté Jean-Paul II ne jugeait-il pas que «de la vie et du martyre de saint Thomas More se dégage un message qui traverse les siècles et qui parle aux hommes de tous temps»? Ainsi, le 31 octobre 2000, il faisait de Thomas More, et ce, «à la demande de plus de trois cents parlementaires de nombreux pays, dont de très nombreux non-chrétiens», le «Patron céleste des responsables de gouvernement et des hommes politiques».
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